De quoi se nourrit un cheval ? Explications détaillées

Les chevaux sont des créatures remarquables et robustes qui ont accompagné l’homme à travers l’histoire, non seulement comme compagnons mais aussi comme éléments essentiels dans le développement des sociétés. Leur alimentation est un facteur clé qui influence leur santé, leur comportement, et leur performance, que ce soit dans des activités de loisirs, sportives, ou de travail. Cet article explore les bases de l’alimentation équine, dévoilant les éléments nutritifs essentiels et les meilleures pratiques pour maintenir un cheval en pleine forme.

Les composants de base de l’alimentation équine

Cela repose essentiellement sur trois aspects : Le fourrage, les céréales et les compléments alimentaires et, bien évidemment, l’eau !

Le fourrage : la pierre angulaire

Le fourrage, comprenant le foin et l’herbe, constitue la majeure partie de l’alimentation d’un cheval. En tant qu’herbivores, les chevaux ont un système digestif conçu pour traiter les fibres végétales. Le foin de bonne qualité, qui devrait être frais, propre et exempt de moisissure, fournit l’énergie, les protéines, et les fibres nécessaires à la santé digestive du cheval. L’herbe, accessible dans les pâturages, est une source naturelle et riche en nutriments qui favorise non seulement la santé physique mais aussi le bien-être mental du cheval, lui permettant d’exprimer son comportement naturel de pâturage.

Les céréales et les compléments alimentaires : un apport énergétique supplémentaire

Les céréales, telles que l’avoine, l’orge, et le maïs, sont souvent intégrées à l’alimentation des chevaux pour fournir une source concentrée d’énergie. Cependant, leur utilisation doit être soigneusement gérée pour éviter les risques de suralimentation et de troubles digestifs. Les compléments alimentaires, quant à eux, peuvent être nécessaires pour répondre aux besoins spécifiques en vitamines et minéraux, surtout pour les chevaux ayant des exigences alimentaires particulières dues à l’âge, à la performance sportive, ou à des conditions de santé.

L’eau : un élément vital

L’eau est un composant essentiel de l’alimentation d’un cheval, souvent sous-estimé. Un cheval adulte peut consommer entre 30 et 50 litres d’eau par jour, un volume qui augmente avec l’exercice et les températures élevées. Une hydratation adéquate est fondamentale pour la digestion et pour prévenir les coliques et autres problèmes de santé.

De quels nutriments a besoin un cheval ?

Un cheval, pour maintenir une santé optimale, une performance physique satisfaisante, et un bien-être général, requiert donc une alimentation équilibrée riche en divers nutriments essentiels. Ces nutriments doivent être apportés en quantités appropriées et équilibrées pour répondre aux besoins spécifiques de l’animal, en fonction de son âge, de son niveau d’activité, et de son état de santé. Les principaux groupes de nutriments nécessaires pour un cheval incluent les protéines, les glucides, les lipides, les vitamines, les minéraux, et l’eau. Chacun de ces éléments joue un rôle important dans le maintien des fonctions corporelles, le soutien de la croissance, et la promotion de la santé globale :

  • Les protéines : Elles sont essentielles pour la croissance, la réparation des tissus, et le maintien de la masse musculaire. Elles sont composées d’acides aminés, certains d’entre eux étant qualifiés d' »essentiels » car l’organisme du cheval ne peut pas les synthétiser en quantité suffisante. Il est donc impératif de les inclure dans l’alimentation. Les jeunes chevaux en croissance, les juments gestantes ou allaitantes, et les chevaux soumis à un entraînement intensif ont des besoins accrus en protéines. Le foin de bonne qualité, les légumineuses comme le trèfle et la luzerne, et certains grains sont d’excellentes sources de protéines pour les chevaux ;
  • Les glucides : Les glucides fournissent l’énergie nécessaire aux activités quotidiennes et à l’exercice. Ils se présentent sous deux formes principales dans l’alimentation du cheval : les fibres et les amidons. Les fibres, trouvées en abondance dans le foin et l’herbe, sont cruciales pour une bonne santé digestive et doivent constituer la majeure partie de l’alimentation. Les amidons, plus concentrés en énergie et présents dans les grains, doivent être donnés avec modération pour éviter les risques de troubles digestifs comme la colique ou la fourbure ;
  • Les lipides : Bien que les chevaux aient traditionnellement une alimentation faible en graisses, les lipides peuvent être une source d’énergie concentrée et bénéfique. Les graisses ajoutées à l’alimentation permettent de réduire la quantité d’amidon nécessaire pour fournir une énergie équivalente, minimisant ainsi les risques de troubles digestifs. Elles sont également importantes pour la santé de la peau et du pelage. Les sources de bonnes graisses incluent l’huile de lin, l’huile de soja, et les graines de chia ;
  • Les vitamines et minéraux : Les vitamines et minéraux sont indispensables pour soutenir les fonctions métaboliques, renforcer le système immunitaire, et favoriser une croissance saine des os et des dents. Les chevaux ont besoin d’un équilibre approprié en calcium et phosphore, en vitamines A, D, E, et en minéraux comme le zinc et le sélénium. La variété dans l’alimentation, incluant l’accès à un pâturage de qualité ou à des compléments alimentaires, peut aider à couvrir ces besoins.

Et bien entendu, comme déjà évoqué plus haut, de l’eau !

Les pratiques recommandées pour une alimentation équilibrée

Assurer une alimentation équilibrée pour un cheval va bien au-delà de la simple distribution de nourriture à heures fixes. Il s’agit d’une science subtile qui prend en compte une multitude de facteurs propres à chaque animal. En effet, les besoins nutritionnels d’un cheval peuvent grandement varier en fonction de son âge, son poids, son niveau d’activité physique, et son état de santé général. Par exemple, un poulain en pleine croissance, un cheval de course à l’entraînement intensif, et un cheval âgé menant une vie tranquille n’auront pas les mêmes besoins énergétiques ni les mêmes apports nutritionnels recommandés.

La personnalisation de l’alimentation

La première étape vers une alimentation équilibrée est la personnalisation de l’apport nutritionnel. Pour un jeune cheval en croissance, l’accent sera mis sur les protéines et le calcium pour soutenir le développement des os et des muscles. Un cheval athlétique, engagé dans des disciplines exigeantes comme le saut d’obstacles, le dressage, ou les courses, nécessitera une augmentation de son apport énergétique sous forme de glucides et de graisses, tout en veillant à une hydratation adéquate pour compenser les pertes liées à l’effort.

La distribution des repas

Imiter le comportement de pâturage naturel est essentiel pour le bien-être digestif et psychologique du cheval. Dans la nature, les chevaux passent la majeure partie de leur temps à brouter, ingérant de petites quantités de nourriture au fil de la journée. Pour reproduire ce schéma, il est conseillé de fractionner la ration journalière en plusieurs petits repas plutôt que de se contenter de deux repas conséquents. Cela aide à prévenir les troubles digestifs, tels que les ulcères gastriques, et favorise une digestion optimale.

L’ajustement des rations alimentaires du cheval

Une surveillance régulière de l’état corporel du cheval est indispensable pour ajuster son alimentation en fonction de ses besoins évolutifs. L’utilisation d’une échelle d’état corporel permet d’évaluer si un cheval est sous-alimenté, en condition optimale, ou en surpoids, et d’ajuster les rations en conséquence. Par exemple, un cheval qui prend du poids durant l’hiver, période durant laquelle son activité physique diminue, pourrait nécessiter une réduction de sa ration calorique ou une modification de son alimentation pour intégrer davantage de fibres et moins de céréales.

Exemples de pratiques alimentaires pour conclure

Voici trois cas de pratiques alimentaires rencontrées pour le bien-être des chevaux :

  • Pour un cheval de loisir : privilégier une alimentation riche en fibres, avec du foin de qualité et un accès à l’herbe, complétée par des vitamines et minéraux si nécessaire ;
  • Pour un cheval de compétition : intégrer des céréales comme l’avoine pour l’énergie, tout en veillant à un apport suffisant en protéines pour la récupération musculaire, et ajuster les quantités en fonction de l’intensité de l’entraînement ;
  • Pour un cheval âgé : opter pour du foin facile à mâcher ou des aliments spécialement conçus pour les chevaux âgés, riches en nutriments facilement assimilables pour soutenir leur santé alors que leur efficacité digestive décline.

Prenez bien soin de votre cheval, il vous rendra au centuple le bien-être qu’il reçoit de votre part !

R.C.